Kubelik sans réserve. Konya, comme d'habitude, y est superbe, et est accompagné par un Stewart charismatique et une étonnante Janowitz (et pourtant je n'en suis pas fan).
Karajan me saoule, comme toujours dans ses enregistrements post-60. Les chanteurs le gênent plus qu'autre chose.
Jochum... bon, sa version est très belle, mais je ne crois pas un instant en Domingo en Walther (sa voix n'a pas encore pris le timbre légèrement assombri qui fonctionnera très bien dans les années 90), et Fisher-Dieskau, s'il est formidable à petite dose, est gavant à force de ne chanter que sur son médium. Moi je m'ennuie, je veux qu'à un moment ça éclate. Ici c'est trop sage - même Ligendza, toute occupée à bien chanter son rôle sans déborder, n'arrive pas à donner plus d'intérêt que cela, alors qu'elle était a priori originale dans ce rôle.
En live, on a (encore) une version Cluytens en 56. Hotter en Sachs, ça vaut tous les sacrifices. Windgassen n'est pas le meilleur des Walther, mais c'est une version dans l'ensemble passionnante.
En 42 (oui... je sais...), on a une version Furtwängler à Bayreuth... à éviter, mais qui a ses côtés séduisants (perso j'aime bien la ressortir, rien que pour écouter ce qu'est la caricature de Wagner, par des chanteurs qui savent parfaitement qu'ils font n'importe quoi, le peuvent, et l'assument). Max Lorenz est déchaîné, fou furieux en Walther (il hurle toutes ses répliques), Maria Müller chante délicieusement, dans un environnement qui ne s'y prête pas du tout. Prohaska est un Sachs du style F-D (en plus fatigué), mais qui se déchaine d'un coup pour le discours de la fin de l'acte 3... Assez étonnante en fin de compte cette version...
J'en ai d'autres, mais bon c'est déjà là les plus marquantes.