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 Ferenc Liszt

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Bertrand
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MessageSujet: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 14:42

Franz Liszt (Ferenc Liszt en hongrois) est un compositeur et un pianiste hongrois, né à Doborján (all. Raiding, aujourd'hui en Autriche) le 22 octobre 1811 et décédé à Bayreuth (Allemagne) le 31 juillet 1886.

Liszt est le père de la technique pianistique moderne et du récital. Avec lui, naissent l'impressionnisme au piano, le piano orchestral — Mazeppa, la quatrième étude d'exécution transcendante — et le piano littéraire — les Années de pèlerinage. Il est à l'origine — avec Frédéric Chopin — de toute une lignée de compositeurs: Ravel, Rachmaninoff.

-Sa Jeunesse :

Son père, Adam Liszt, violoncelliste dans un orchestre local et secrétaire du prince Esterházy, lui enseigne le piano dès son plus jeune âge, au travers des œuvres de Haydn, Mozart et Beethoven.

Il se révéle très vite un enfant prodige et, à dix ans, part pour Vienne (Autriche) afin de suivre pendant deux ans les cours d'harmonie de Salieri et de piano de Carl Czerny. À l'occasion d'une tournée à Paris, accompagné par son père, il tente d'entrer au Conservatoire (alors École royale de musique et de déclamation) mais est évincé par Cherubini sous le prétexte qu'il est étranger. En 1824 il devient l'élève de Ferdinando Paer et compose à 14 ans son opéra Don Sanche ou le Château d'amour. Après une première crise de mysticisme suite au décès de son père en 1827 lors d'un voyage à Boulogne-sur-Mer, il revient à Paris et donne des cours de piano afin de subsister.


-Les Voyages en Europe :

À Paris, il rencontre Hector Berlioz, George Sand, Alfred de Musset, Frédéric Chopin, devient l'ami d'Eugène Delacroix et fait la connaissance de Niccolò Paganini, qui aura une grande influence sur le développement de son art.

En 1833 commence sa liaison avec la comtesse Marie d'Agoult (connue sous son nom de plume Daniel Stern) qui lui donne trois enfants : Blandine (1835-1862), Cosima (1837-1930) et Daniel (1839-1859). Blandine devient l'épouse d'Émile Ollivier et Cosima celle de Richard Wagner après avoir été celle de Hans von Bülow. En 1836, Liszt entreprend une tournée à travers l'Europe (Suisse, Italie, Russie…) et donne des récitals dans toutes les grandes villes. Outre ses propres œuvres — ses Rhapsodies datent de cette époque — il joue des œuvres de Chopin et de la musique allemande.


-La Vie de compositeur :

Comme en témoignent notamment ses correspondances, Liszt est un grand séducteur et connaît de nombreuses et célèbres femmes avant d'embrasser la carrière religieuse. Après s'être séparé de Marie d'Agoult en 1844, il rencontre à Kiev en 1847 la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein qui lui conseille d'interrompre ses tournées de concert pour se consacrer à la composition. C'est en 1848 qu'il s'installe à Weimar en tant que maître de chapelle où le grand-duc l'avait nommé en 1842. Débute alors une nouvelle période pendant laquelle il compose ses poèmes symphoniques, avec l'aide de son secrétaire particulier Joseph Joachim Raff. Il se consacre également à la direction des œuvres de ses contemporains. Autour de lui se rassemblent de nombreux élèves — parmi lesquels Hans von Bülow, qui deviendra son gendre — auxquels il fait découvrir Berlioz, Wagner, Saint-Saëns. Toutefois, son talent et ses idées novatrices n'étant pas du goût de tout le monde, les conservateurs ne manquèrent pas de lui mener la vie dure, ce qui le conduit à démissionner de son poste en 1858réf. nécessaire. Jusqu'à cette date, Weimar est grâce à lui un centre exceptionnel de création et d'innovation. Après avoir tenté sans succès d'obtenir auprès du Pape leur divorce, Liszt et Carolyne se séparent et il entre dans les ordres mineurs en 1865. Il profite de son séjour à Rome pour découvrir la musique religieuse de la Renaissance.


-Les Dernières années :

Il se retire à Rome en 1861 et rejoint l'ordre franciscain en 1865, recevant la tonsure et quatre commandes mineures de l'église catholique.

À partir de 1869 et jusqu'à sa mort, le père Liszt partage son temps entre trois capitales : Budapest, Rome et Weimar qui correspondaient à trois tendances : sa sentimentalité de Hongrois, son mysticisme religieux et sa musique d'influence allemande. À Budapest, pendant les mois d'été, il continue à recevoir des pupilles gratuitement, y compris Alexander Siloti. Il met alors de côté son activité de virtuose pour se consacrer essentiellement à la composition et à l'enseignement.

De 1876 à sa mort, il enseigne également pendant plusieurs mois chaque année à l'Académie royale de musique de Budapest dont il fut un des fondateurs et qui sera d'ailleurs rebaptisé plus tard « Académie de musique Franz-Liszt ». Il meurt à Bayreuth le 31 juillet 1886 à 23 h 30, à la suite d'une pneumonie contractée pendant un festival.


Dernière édition par le Jeu 15 Fév - 16:39, édité 2 fois
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Bertrand
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 14:47

« Les idéaux »

-Les conceptions religieuses :

La première crise mystique qui affecte Liszt date de 1827, et est le résultat de deux causes : la rupture de la liaison amoureuse avec son élève, Caroline de Saint-Cricq, provoqué par le père de celle-ci ; d'autre part l'exigence et l'autorité paternelles, par trop écrasante. Le jeune Franz voudrait entrer dans les ordres, mais son père s'y oppose. La mort de celui-ci rendrait possible l'entreprise, mais l'intervention de sa mère y met fin. comme le montre une lettre de 1879 à Carolyne de Sayn-Wittgenstein : « Je suivais seulement en simplicité et droiture de cœur, l'ancien penchant catholique de ma jeunesse. S'il n'avait été contrarié dans sa première ferveur par ma très bonne mère et mon confesseur, l'abbé Bardin, il m'eût conduit au séminaire en 1830 et plus tard à la prêtrise […] et l'abbé Bardin, assez amateur de musique, tint peut-être trop compte de ma petite célébrité précoce, en me conseillant de servir Dieu et l'Église dans ma profession d'artiste ». Suivant à la lettre le conseil de l'abbé Baudin, le jeune Liszt va tenter d'unir sa profession musicale et son mysticisme : « Nous crions sans relâche qu'une grande œuvre, qu'une grande mission religieuse et sociale est imposée aux artistes. ». L'adultère commis avec Marie d'Agoult met fin à cette tentative.

Marie D'Agoult, sa carrière de virtuose et son travail d'administrateur à Weimar font qu'il ne retrouve le zèle religieux de sa jeunesse qu'à partir de 1860. Il écrit à Carolyne Sayn-Wittgenstein en 1877 : « Après m'être douloureusement privé pendant trente année, de 1830 à 1860, du sacrement de pénitence, c'est avec une pleine conviction qu'en y recourant de nouveau j'ai pu dire à mon confesseur, notre curé Hohmann de weimar : "Ma vie n'a été qu'un long égarement du sentiment de l'amour." J'ajoute : singulièrement mené par la musique — l'art divin et satanique à la fois — plus que tous les autres il nous induit en tentation ». Dès lors, Liszt comprenant, ou croyant comprendre qu'il avait fait fausse route jusque là, se réfugie à Rome où il se fera franciscain. Il se met au service de la hiérarchie catholique en composant des œuvres très mal perçues : La Messe de Gran, Sainte Elizabeth, Christus. A la fin de sa vie il poursuit encore cet effort tout en recourant à des audaces techniques de plus en plus marquées tel que dans Via Crucis. Néanmoins il prend un peu plus de distance vis-à-vis de l'église en composant les dernières Méphisto-valses et En rêve — nocturne.


Liszt et la musique de son époque

-Liszt et Wagner : une amitié artistique

L'histoire qui unit Liszt et Richard Wagner est assez importante pour qu'on y consacre un paragraphe à part entière.

La première rencontre a lieu en 1840, alors que Wagner, jeune compositeur inconnu et misérable demande de l'aide à Liszt, qui, lui, connaît déjà un succès considérable. Après quelques années d'une relation peu soutenue, la correspondance épistolaire se fait de plus en plus intense. Dans ces lettres, Wagner réaffirme sans cesse son besoin pressant d'argent. Liszt tente de satisfaire comme il peut les désirs de son protégé, dont il commence à apprécier les œuvres : en 1849, il monte Tannhäuser, qui est un succès phénoménal. En 1853, Liszt passe à Paris et en profite pour revoir ses enfants et les présenter à Wagner. La fille cadette, Cosima, se mariera plus tard avec le compositeur allemand.

Revenu à Weimar, Liszt continue de diriger les œuvres de Wagner toujours avec le même succès, ce dont Wagner le remercie en ces termes : « Merci, ô mon Christ aimé. Je te considère comme le sauveur lui-même ». La correspondance continue, s'amplifie même au cours des années, jusqu'en 1859 : alors que Wagner ne cesse de demander de l'argent à Liszt, ce dernier ne peut accéder à ses requêtes, car lui-même est en période de vache maigre. Wagner s'en agace. La même année, surgit un autre sujet de friction : l'influence musicale de Liszt sur Wagner, influence que ce dernier a toujours refusé de reconnaître publiquement. En juin et août, peu après les premières auditions du prélude de Tristan et Iseult, le musicologue Richard Pohl avait fait paraître un panégyrique dans lequel il attribuait directement à Liszt la substance harmonique de l'œuvre. Le 7 octobre, Wagner écrit à Bülow : « Il y a nombre de sujets sur lesquels nous sommes tout à fait francs entre nous ; par exemple que je traite l'harmonie de manière tout à fait différente depuis que je me suis familiarisé avec les compositions de Liszt. Mais quand l'ami Pohl le révèle au monde entier, qui plus est en tête d'une notice sur mon prélude, c'est pour moi une indiscrétion ; ou dois-je penser que c'est une indiscrétion autorisée ? ». Ces tensions amènent une rupture éphémère puisque dans la même année, Wagner et Liszt renouent le contact.

Les deux compositeurs se brouillent de nouveau quelques années plus tard au sujet de Cosima, la fille de Liszt, alors que Wagner s'intéresse à elle depuis quelques années. Or, la jeune fille est déjà mariée avec Hans von Bülow, ancien élève de Liszt, et a vingt-cinq ans de moins que Wagner ; celui-ci et Cosima s'avouent néanmoins leur amour. En 1870, Liszt décide alors de couper les ponts avec le couple.

Wagner tente de regagner, sous un flot d'éloges épistolaires, l'estime de « son Christ ». À la suite de quoi la correspondance reprend. Liszt pardonne aussi à sa fille. L'inauguration du Palais des festivals de Bayreuth par Wagner est l'occasion de démonstrations réciproques d'amitié. Liszt assiste en 1882 à la première représentation de Parsifal, qui suscite chez lui un enthousiasme des plus puissants : « Mon point de vue reste fixe : l'admiration absolue, excessive si l'on veut », répond-il à la princesse de Sayn-Wittgenstein, sa compagne en titre. Mais en 1883, Liszt apprend la mort de Wagner. Sa seule réaction est « Pourquoi pas ? », puis, quelques minutes après, « Lui aujourd'hui, moi demain. »réf. nécessaire. Liszt meurt trois ans plus tard.


-Liszt et Verdi :

Comme souvent dans la vie de Liszt, il s'agit là d'une relation à sens unique. Il rencontre l'art de Verdi assez tôt et entreprend une première transcription de Ernani dès 1847, alors que le compositeur italien n'avait pas encore produit de chefs-d'œuvres impérissables. Puis Liszt, très engagé à Weimar, n'a pas le temps d'approfondir cette relation. Une commande de 1859 pour une transcription de Rigoletto et du Trovatore va lui en donner l'occasion. S'ensuit une transcription de Don Carlos (1867), puis une d'Aïda (1877) (en multipliant les dissonances dans cette dernière œuvre, il tente d'intégrer Verdi à l'avant-garde musicale, ce qui n'était plus vraiment le cas). Enfin, fortement impressionné par la représentation de la seconde version de Simon Boccanegra, il en donne une de ses ultimes transcriptions, très épurée en 1882.

En revanche, Verdi ne montra guère d'intérêt envers Liszt, ne voyant en lui que le wagnérien partisan de la « musique de l'avenir ».


L'esthétique Lisztienne :

-Une conception de la musique ?

Liszt parle en ces termes de son instrument de prédilection, le piano, dans la troisième Lettre d'un bachelier ès musique : « dans l'espace de sept octaves, il embrasse l'étendue d'un orchestre ; et les dix doigts d'un seul homme suffisent à rendre les harmonies produites par le concours de cent instruments concertants. » Cela permet de comprendre comment Liszt a tenté toute sa vie de développer au maximum les capacités expressives du piano, instrument avec lequel il a entretenu un rapport très intime, ce dont témoigne cette phrase célèbre du maître : « Mon piano, c'est pour moi ce qu'est au marin sa frégate, c'est ce qu'est à l'arabe son coursier […], c'est ma parole, c'est ma vie. » Cette conception d'une musique centrée sur le piano sera très critiquée à partir des années cinquante, et de la redécouverte de modes d'expressions musicales jusqu'ici tombés en désuétude. Liszt lui-même en doutera par la suite, comme le démontre l'extension de son champs d'horizon à l'orgue (Messe de Gran) et à l'orchestre (les treize poèmes symphoniques. Aussi n'y a-t-il pas vraiment de « Lisztéisme », comme on parlerait de wagnérisme : sa très diverse œuvre ne peut se réduire à un simple concept, serait-ce celui de « musique à programme ». Aussi, Liszt est avant tout un compositeur qui a élargi, par le biais d'innovation diverses, sa palette sonore.


Le style :

Jusqu'en 1830 Liszt n'a pas vraiment de style. L'élève de Czerny se consacre entièrement à l'aspect purement technique de la musique, seul prompt (étant donné son jeune âge) à impressionner le public. Les quelques rares œuvres qu'il nous laisse de cette époque — l'esquisse de ce qui sera les douze études transcendantes et son unique opéra — sont, à cet égard, révélatrice : elles n'ont d'intérêt qu'eu égard au jeune âge du compositeur.

Un double changement va se produire à partir de 1830. Sur la forme, il commence à se tourner vers les techniques nouvelles élaborées par des compositeurs de sa génération, notamment celles de Thalberg. La plus connue est celle qui consiste à jouer la mélodie avec les pouces de chaque main tandis que les huit doigts restants se passent l'accompagnement sous forme d'arpège (il va l'utiliser dans Un Sospiro). Sur le fond, ses œuvres cessent d'être de simples exercices de vélocité et acquièrent, progressivement, une dimension poétique (visible dans les premières esquisses des Années de pèlerinage, les Apparitions...). Or, en s'affirmant aussi bien virtuose que poète, Liszt va être la cible des critiques d'une part des partisans de Thalberg, et des puristes (Chopin) et dans les deux cas du professeur Fétis qui fait preuve d'une profonde erreur de jugement : « Vous êtes l'homme transcendant de l'école qui finit et qui n'a plus rien à faire, mais vous n'êtes pas celui d'une école nouvelle. Thalberg est cet homme : voilà toute la différence entre vous deux. » (in Gazette Musicale du 30 avril 1837). La fuite en Suisse puis en Italie va être pour lui l'occasion d'approfondir son art et de développer de nouvelles potentialités. Ainsi, tandis que Thalberg en est resté à sa technique de mélodie aux pouces et d'accompagnement avec les huit doigts restants, Liszt élargit profondément son champ d'horizon et intègre nombre d'innovations : trémolos, notes répétées, accords de quinzième arpégés… Ainsi, est-il mûr pour la confrontation avec Thalberg. Celle-ci ne va pourtant pas lui donner dans l'instant de victoire franche — on en tirera l'ambiguë conclusion que « Thalberg est le premier des pianiste, mais Liszt est le seul » —, mais sa supériorité sera de plus en plus reconnue pas la suite. La pièce maîtresse de ce répertoire virtuose étant la transcription du Robert le Diable de Meyerbeer qui lui attire les élans passionnés du public. Il possède alors une telle maîtrise de son art, qu'il va jusqu'à inscrire, dans un programme d'une représentation à Kiev, que le morceau final du concert sera une improvisation sur des thèmes choisis par le public. Sur le versant poétique, en jouant son Au bord d'une source à Vienne, il démontre qu'il n'est pas que virtuose. Pour autant, il ne peut encore se comparer à Chopin.

L'année 1848 voit l'avènement de la maturité de son style. La poussée révolutionnaire en Europe, la liaison avec la princesse Caroline de Sayn-Wittgenstein et l'installation à Weimar vont l'amener à cesser son activité de virtuose pour se consacrer à la composition.
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Bertrand
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 14:47

Les Formes musicales :

L'influence de Liszt sur les formes musicales est plus grande qu'on a coutume de le croire bien que certains manuels tendent à vouloir réduire son rôle[3]. Influence qui a été considérable dans les domaines suivants :


-Le poème symphonique :

Bien qu'on en attribue souvent la création à Berlioz avec la Symphonie fantastique, c'est Liszt qui l'a théorisé et en a fait une forme musicale quasi-indépendante. La principale caractéristique du poème symphonique, particulièrement apparente dans l'œuvre de Liszt est qu'il est conçu comme une « musique à programme », ancêtre de la musique de film cinématographique, c'est-à-dire qu'il cherche à suggérer musicalement quelque chose. Il peut s'agir d'un tableau (La Bataille des Huns), d'une pièce de théâtre (Hamlet, Tasso), d'un poème (Ce qu'on entend sur la montagne, Mazeppa, Héroide funèbre, Les Idéaux), d'une figure mythologique (Orphée, Prométhée) d'une ambiance de la vie courante (Bruits de fêtes), voire d'une vie (Du berceau à la tombe). Il ne s'agit cependant là que d'une suggestion : on restitue l'esprit et non la lettre, comme dans un Lied, de la chose décrite — bien que Mazeppa suive les inflexions du poème de Hugo dont il est tiré — ce qui laisse une grande liberté de ton au compositeur. Le poème symphonique est relativement court — une vingtaine de minutes — et renoue avec les dimensions des symphonies de Mozart, par opposition aux Faust Symphonie et Dante Symphonie, qui durent environ une heure. Enfin, le poème symphonique, tout en possédant une structure interne solide, ne présente pas de coupure et est joué d'un trait, ce qui le rapproche de l'esthétique des opéras de Wagner : un véritable cri en trois actes.


-La sonate :

Liszt n'a écrit qu'une sonate mais elle suffit à faire de lui un des plus grands représentants de cette forme musicale. La Sonate en si mineur de Liszt se caractérise surtout par sa structure éclatée : elle combine de manière libre la forme sonate (exposition/développement/réexposition) - en conservant la dialectique des thèmes A et B - et le genre sonate (premier mouvement/mouvement lent/scherzo/final). Dans la littérature spécialisée, on retrouve les termes double function form et two-dimensional (sonata) form pour désigner ce type de construction. Pour renforcer l'unité de sa composition, Liszt utilise la technique de transformation thématique. Son organisation n'est donc pas anarchique, comme l'affirment certains critiques qui n'y voient qu'une fantaisie déguisée, mais inscrite en profondeur. Comme dans le poème symphonique, c'est l'esprit qui prévaut et non la lettre. Le débat existe toujours quant à savoir si la Sonate en si mineur ne serait pas une Faust Symphonie pour piano, mais il est douteux que Liszt se soit simplement contenté de reproduire pianistiquement, le schéma du poème symphonique.


-La transcription :

Sur les 700 numéros d'opus de Liszt, 350 sont des transcriptions, et certaines d'entre-elles sont généralement tenues pour les meilleures jamais écrites (c'est notamment l'avis de Jacques Drillon dans Liszt transcripteur). Pour autant, elles n'ont été redécouvertes que récemment tant elles ont souffert du discrédit dans lequel on jetait le genre.

Les transcriptions de Liszt sont de deux types : les premières visent à une restitution intégrale des œuvres transcrites et font appel à tous les moyens pianistiques possible :

transcriptions des neuf symphonies de Beethoven ;
Paraphrase de concert sur l'Ouverture de Tannhaüser.
D'autres, au contraire, laissent libre le transcripteur de varier, de transformer, voire de s'approprier le thème du compositeur de manière à leur donner un éclairage différent : transcriptions d'opéras italiens, français ou de Mozart. Les transcriptions du premier type ont surtout un intérêt technique ; celles du deuxième type sont considérées comme les plus intéressantes car on y retrouve directement la marque de Liszt. De nombreuses transcriptions se situent entre le premier et le second type, comme de nombreuses transcriptions d'opéras de Verdi, où la ligne mélodique est respectée mais l'accompagnement diffère.


-La rhapsodie :

Liszt en a composé 19, et toutes pour la même raison : légitimer ce qu'il pensait être la musique hongroise (Bartók montrera qu'il s'agissait en fait de la tzigane). Liszt voulant faire ressortir les points de convergence entre son pays avec la civilisation grecque, il utilisa ce genre, qui désignait le chant du poète ou rhapsode à l'époque homérique. La caractéristique fondamentale de la rhapsodie en tant que genre est l'impression quelle laisse d'une improvisation. S'y ajoute des éléments constitutifs de la transcription, visant à restituer les instruments de la musique tzigane (violon, accordéon…)
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Bertrand
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 14:53

Œuvre

Pianiste le plus réputé de son temps, Liszt fut aussi un grand compositeur pour le piano. Son succès remarquable pour l'époque réf. nécessaire a retardé la reconnaissance de son œuvre de composition. Liszt a aussi écrit beaucoup de transcriptions.


Les œuvres pour piano
Son œuvre pour le piano est considérable et aura un impact les générations suivantes de compositeursréf. nécessaire. Ses pièces couvrent toute l'étendue et la potentialité des huit octaves du clavier et figurent toujours, au XXIe siècle, parmi les sommets du répertoire pianistique mondial.


Les Études d'exécution transcendante
Encore adolescent, il commence la composition des Douze études d'exécution transcendante. C'est en 1838 qu'elles prennent corps. Liszt y développe de nouvelles possibilités d'expression pour le piano et des difficultés d'exécution extrêmes. En 1851, la version définitive est publiée. Encore aujourd'hui, elles sont considérées par tout pianiste comme ce qu'il y a de plus exigeant en terme d'aisance, souplesse, technique de mouvements à la fois rapides et complexes (sauts, doubles sons, traits rapides, écarts...). Certaines sont particulièrement difficiles et redoutées jusque dans les concours internationaux. Mazeppa, la quatrième étude, est une œuvre orchestrale écrite en partie sur trois portées. C'est un drame littéraire qui se joue : une chevauchée grandiose et magnifique jusqu'à ce que… Il tombe enfin ! et se relève Roi ! (Victor Hugo). La pièce commence par une cadence annonciatrice. Écrit sur trois portées, le thème est annoncé avec de grands accords dans les aigus et les graves soutenus alternativement par des tierces rapides réparties entre les deux mains. La cinquième étude, Feux-follets, est redoutable. C'est une pièce d'impressionnisme très rapide (10 pages jouées en trois à quatre minutes) en doubles sons avec des sauts grands et rapides. L'écriture développée dans cette pièce sera en partie reprise par Ravel dans Ondine et Scarbo (Gaspard de la Nuit), pièces françaises d'une grande littérature. L'ensemble des études représente quelque 60 à 70 minutes, selon que l'interprète, nécessairement virtuose, privilégie la rapidité, tel Evgueni Kissin, ou la poésie, tel Jorge Bolet.


Les Six Études d'après Paganini

Les Six Études d'après Paganini constituent le second bloc d'études, composées par Liszt en 1838, et révisées en 1851. Elles répondent à des préoccupations différentes de celles des Études d'exécution transcendante : il s'agit ici de transposer pour le piano les difficultés dont Paganini a émaillé ses œuvres pour violon, et plus particulièrement ses 24 Caprices. Hormis la troisième, chaque étude reprend l'un des Caprices pour le transformer en un exercice virtuose des plus compliqués. Parmi les six études que Liszt a composées dans ce recueil, seule la troisième n'est pas fondée sur un Caprice, mais sur le Deuxième Concerto du compositeur italien. Il s'agit de la Campanella, œuvre parmi les plus célèbres du compositeur hongrois, dont le motif original a également inspiré nombre d'autres compositeurs, dont Brahms.


La Sonate en si mineur

Cette grande sonate est écrite d'un bloc d'environ une demi-heure. Ce sera la seule de Liszt. Elle est dédiée à Robert Schumann. La sonate développe ses thèmes par la transformation thématique. C'est une œuvre littéraire mais surtout psychologique, voire autobiographique. C'est une pièce maîtresse. Cette nouvelle forme de sonate est reprise plus tard. Si les difficultés techniques sont moins éclatantes que dans les études, les difficultés d'intégration mentale et psychologique pour l'interprétation de la pièce par le pianiste sont immenses. C'est une œuvre de la maturité, qui a été pressentie par la fantasia quasi-sonata, Après une lecture de Dante, une des pièces des années de pèlerinage. Son premier enregistrement notable est l'interprétation de Cortot (1929). Celles d'Argerich, Zimerman, Pogorelich et la première d'Horowitz (1932) font également référence. Une anecdote savoureuse mérite d'être rapportée en lien avec cette œuvre. En juin 1853, Brahms, alors âgé de vingt ans, avait rendu visite à Liszt à Weimar où il séjourna quelques jours. Au cours de l'une des soirées, Liszt interpréta devant Brahms et quelques autres convives sa sonate dont il était particulièrement fier. Lors d'un passage chargé d'émotion, Liszt se tourna vers l'auditoire pour constater leur réaction et aperçut Brahms, la tête penchée sur l'épaule en train de somnoler. Il continua sa prestation jusqu'au bout et sortit de la pièce sans dire un mot, profondément vexé.


Les Années de pèlerinage

Ce cycle, durant quelque trois heures, se compose de trois années : la première en Suisse, deux en Italie. Toutes sont particulièrement profondes et littéraires. Les premiers jeux d'eau pour piano y sont. Ravel et Debussy suivront. Cette pièce est un chef d'œuvre littéraire, d'impressionnisme, et pianistique. Les difficultés sonores pour le pianiste sont plus fortes que celles — plus apparentes — des doubles sons : tierces staccato en arpèges et gammes, sauts, traits parallèles rapides, trémolos et trilles à deux mains. Les Jeux d'eau de Ravel en descendent directement. Les pianistes Cziffra et Lazar Berman — qui ont beaucoup joué Liszt — en ont fait une interprétation magistrale.

La Première année (environ 48 minutes) se compose des pièces suivantes : Chapelle de Guillaume Tell, Au lac de Wallenstadt, Pastorale, Au bord d'une source, Orage, Vallée d'Obermann, Églogue, Le Mal du pays et Les clôches de Genève ;
la Deuxième année (environ 71 minutes) se compose des pièces suivantes : Spozalosio, Il penseroso, Sonnet de Petrarque n° 47, Sonnet de Pétrarque n°104, Sonnet de Pétrarque n°123, Après une lecture de Dante et comporte un supplément (Venezia & Napoli), constitué de La Gondoliera, Canzone et Tarentelle :
la Troisième année (environ 56 minutes) se compose des pièces suivantes : Angelus, Aux cyprès de la Villa d'Este (I & II), Les Jeux d'eau à la villa d'Este, Sunt Lacrymae rerum, Marche funèbre et Sursum corda.


Les Rhapsodies

Liszt a composé une vingtaine de Rhapsodies, pièces folkloriques et courtes, de trois à quatorze minutes. Les plus célèbres sont les dix-neuf Rhapsodies hongroises, écrites sur des airs traditionnels tziganes, dont les plus remarquables sont la mélodieuse cinquième, intitulée Élégiaque, et la quinzième, dite marche de Rakoczy, la plus connue. On connaît également une Rhapsodie espagnole et une Rhapsodie roumaine.

Liszt a également composé une dizaine de Magyar Dalloks, courtes pièces apparentées, durant entre deux et dix minutes, et inspirées du folklore hongrois.

L'ensemble de ces pièces a été édité en 1986 dans un coffret de trois CD Le Chant du monde, sous l'interprétation de Setrak.


Les transcriptions

Liszt fut un très grand transcripteur. À une époque où l'accès à la musique se faisait souvent dans les salons, Liszt a su accroître la diffusion des œuvres orchestrales, notamment les symphonies de Beethoven, à travers des transcriptions pour piano ou deux pianos. Il a également transcrit beaucoup d'airs d'opéras et même des Lieder de Schubert. Salué par la critique, l'enregistrement de Michel Dalberto, Un piano à l'opéra (RCA), regroupe six transcriptions d'airs d'opéras.

-Transcriptions de symphonies :

Les Symphonies de Beethoven

-Transcriptions de Lieder :

Auf dem Wasser zu singen de Schubert
Ave Maria de Schubert
Der Jager de Schubert
Die Bose Farbe de Schubert
Erlkonig de Schubert
Transcriptions d'opéras :
Réminiscences de Norma de l'opéra de Bellini
Miserere du Trovatore de l'opéra de Verdi
Paraphrase de concert de Rigoletto de l'opéra de Verdi
Réminiscences de Simon Boccanegra de l'opéra de Verdi
Liebestod de Tristan et Isolde de l'opéra de Wagner
Marche solennelle vers le Saint-Graal de Parsifal de l'opéra de Wagner
Récitatif et romance de Tannhäuser de l'opéra de Wagner

Les pièces religieuses

Liszt ayant été ordonné, il s'est naturellement penché sur la composition d'œuvres religieuses. La plus connue est la septième pièce du recueil Harmonies poétiques et religieuses, intitulée Funérailles (1849).

Harmonies poétiques et religieuses

Les autres pièces pour piano

Méphisto-Valse n°1
Lire avec le navigateur (en test)
Page de description du fichier
Aidez-moiParmi les pièces plus mineures, citons Nuages gris (1881), La Lugubre Gondole (1882), La Notte et Les Morts. Les plus célèbres de ces œuvres mineures sont sans doute la Valse-impromptu, la Mephisto Waltz et le charmant Liebestraum n°3, plus connu sous le titre de Rêve d'amour.


Les œuvres pour piano et orchestre

Les concertos pour piano et la Fantaisie hongroise (adaptée de la quatorzième rhapsodie) sont des œuvres parmi les plus expressives de Liszt. Elles sont également parmi les plus originales, puisqu'elle ne respectent pas les conventions associées à la composition de concerti : normalement en trois mouvements rapide-lent-rapide, ils se constituent chez Liszt d'un seul mouvement, séparés en quatre tempi différents pour le Premier en mi bémol, et en six pour le Second en la majeur. Chaque concerto dure environ 20 minutes : 19 min 42 pour le premier et 22 min 29 pour le second, dans l'interprétation de Lazar Berman (DG, 1976).

Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi bémol majeur
Concerto pour piano et orchestre n° 2 en la majeur
La Totentanz pour piano et orchestre, série de variations sur le sombre thème grégorien du Dies irae, est une pièce tour à tour rêveuse et explosive, d'une grande virtuosité.

Les œuvres symphoniques

Liszt a écrit 13 poèmes symphoniques, genre dont il est le créateur et repris notamment par Richard Strauss et Saint Saëns. Parmi ces poèmes, sont notables : Ce qu'on entend sur la montagne, Mazeppa (dont il existe une version pour piano dans les Études d'exécution trancendantes),Du Berceau jusqu'au tombeau, Prométhée et le Les Préludes dont le thème principal sert de motif musical aux bulletins militaires de la radio du Troisième Reich). L'ensemble dure environ quatre heures et comprend :

Ce qu'on entend sur la montagne (d'après Hugo)
Die Ideale (d'après Schiller)
Festklänge
Hamlet
Héroïde funèbre
Hungaria
Hunnenschlacht
Les Préludes (d'après Lamartine)
Mazeppa
Orpheus
Prometheus
Tasso, lamento e trionfo (d'après Byron)
Von der Wiege bis zum Grabe
Il a composé deux symphonies : la Dante Symphonie et la Faust Symphonie. Il a par ailleurs adapté pour orchestre de nombreuses œuvres pour piano de sa composition (Méphisto-Valse n°1 (d'après Lenau) ; six Rhapsodies hongroises, correspondant respectivement aux Rhapsodies pour piano nos14, 2, 6, 12, 5 et 9).
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Bertrand
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 16:38

Pour info GuiReu c'est Ferenc son prénom, il est Hongrois, on doit donc mettre le prénom dans sa langue d'origine. C'est une regle que les Français ont tort de ne pas respecter. Exemple nous disons Kiev mais en fait ont devraient dire et ecrire Kyiv (nom ukrainien) comme le font dejà les Anglais et autres.
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Bertrand
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 17:02

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Guillaume
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitimeJeu 15 Fév - 22:25

Bertrand a écrit:
Pour info GuiReu c'est Ferenc son prénom, il est Hongrois, on doit donc mettre le prénom dans sa langue d'origine. C'est une regle que les Français ont tort de ne pas respecter. Exemple nous disons Kiev mais en fait ont devraient dire et ecrire Kyiv (nom ukrainien) comme le font dejà les Anglais et autres.

Oui mais mettons nous à la place d'un débutant. Il cherche des infos sur Franz Liszt , et là il voit Ferenc Liszt ! Il est catastrophé...
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MessageSujet: Re: Ferenc Liszt   Ferenc Liszt Icon_minitime

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