Alfred Brendel est un pianiste concertiste, né le 5 janvier 1931 à Wiesenberg en Moravie, République Tchèque. Formé à Vienne, il vit en Angleterre.
Ce qui saisit d'emblée quand on écoute Alfred Brendel, c'est son toucher hors du commun. C'est à six ans que le futur virtuose commence le piano, par une leçon providentielle, qui consiste à lui apprendre comment donner le maximum de vigueur à ses doigts. Ses parents ne s'intéressant pas à la musique, il doit redoubler de volonté pour vivre sa passion. En 1943, il se rend en Autriche pour étudier au conservatoire, avant de suivre les cours de son grand maître Edwin Fischer à Lucerne. Il donne son premier concert à l'âge de 17 ans, mais c'est le prix qu'il décroche au concours Busoni qui va véritablement lancer sa carrière. Dès lors, il joue aux quatre coins du monde, seul ou accompagné d'orchestres prestigieux. Exigeant, il se met au service des oeuvres qu'il interprète, et revisite inlassablement un répertoire qui se restreint peu à peu aux chefs-d'oeuvre essentiels des grands compositeurs que sont Mozart, Haydn, Schubert et Beethoven, dans le but d'atteindre la perfection. Son acharnement au travail a souvent valu à Alfred Brendel d'être qualifié d'intellectuel ; pourtant, celui que l'on reconnaît facilement à ses grosses lunettes et à ses doigts bandés a aussi un grand sens de l'humour. Il a fêté en 2006 ses 75 ans, dont 58 ans de carrière, et continue à donner de nombreux concerts, même si sa santé lui recommande désormais de se livrer à des programmes moins éprouvants.
Alfred Brendel n'est pas seulement un pianiste de talent. Il s'intéresse aussi à la peinture, l'architecture, et affectionne les objets kitsch. Il a dispensé des cours d'interprétation et publié des recueils de poésie ; l'un de ses poèmes a d'ailleurs été mis en musique par le compositeur Luciano Berio, qui l'a ensuite intégré à l'une de ses oeuvres, 'Stanze'.
A noter qu'en 1989, Alfred Brendel a été anobli par la Reine Elisabeth II d'Angleterre, en hommage à sa brillante carrière.