Parlons un peu d'un chef d'un immense mais là encore trop peu connu du très grand public : Kurt Sanderling.
Kurt Sanderling est né le 19 septembre 1912 à Arys en Prusse orientale
Il quitte l'Allemagne en 1936 en raison de ses origines juives et s'installe en Union soviétique, où il travaille à Moscou, Kharkov, puis dès 1942 à Léningrad, d'abord comme assistant d'Evgeni Mravinski, puis comme chef à part entière. En 1960, il s'installe en RDA et prend la tête du Berliner Sinfonie-Orchester. Après la chute du Mur, il dirige également l'orchestre de Stuttgart. Il prend sa retraite du pupitre en mai 2002.
Ses fils Thomas Sanderling et Stefan Sanderling sont également chefs d'orchestre et son petit-fils Michael Sanderling est violoncelliste.
Comme chef d'orchestre, Sanderling affectionne les tempi lents et un certain sentimentalisme dans l'expression, racheté par une technique impeccable et une grande probité vis-à-vis du texte. Sa vision des symphonies de Chostakovitch, qu’il avait bien connu particulièrement, est de toutes, peut-être,la plus émouvante, car la plus lyrique. Sanderling a eu, en outre, le privilège de rencontrer personnellement le compositeur finlandais Jean Sibelius. En Russie, il a contribué, avec des chefs comme Evgueni Mravinski et Guennadi Rojdestvenski, à faire connaître et apprécier son oeuvre. En Allemagne de l'Est, il réalisera, plus tard, une intégrale des symphonies de Sibelius d'une grandeur abrupte et sans concessions.