Anja Silja

Voilà bien une interprète que j'aime beaucoup.

Anja Silja (née le 17 avril 1940 à Berlin) est une soprano allemande, réputée pour son charisme scénique et l'expressivité de sa voix.

Elle débuta sa carrière exceptionnellement tôt, prenant ses premiers cours de chant dès 1948 et donnant des récitals de lieder à partir de 1950. Elle débuta sur scène en 1956, à l'opéra municipal (Städtische Oper) de Berlin(-Ouest) dans le rôle de Rosina du Barbier de Séville. Après avoir chanté aux opéras de Brunswick, Stuttgart et Francfort sur le Main, elle débuta en 1960 au Festival de Bayreuth, où elle fut une Elsa et une Senta admirables, ainsi que la maîtresse de Wieland Wagner (et de Cluytens). Ses débuts au Metropolitan Opera eurent lieu en 1972.

Recherchée dans le monde entier dans les registres lyrique (les rôles mentionnés) ou dramatique léger (Salomé, Marie, Lulu) - le registre dramatique « lourd » (Brunehilde, Isolde, Elektra, Desdémone) n'est pas à sa portée - Silja s'est constituée une superbe discographie. Elle continue à chanter et à se produire en scène.

Voici une interview très instructive

http://www.abeilleinfo.com/dossiers/dossier.php?nomdossier=cluytens&rg=1&tit_dos=Andr%C3%A9%20Cluytens

Petit bémol : elle a chanté la Brünnhilde de Die Walküre dans certaines productions provinciales de Wieland (et on en a gardé des traces dans un enregistrement de 1966 à Stuttgart), et ce même Wieland la voulait absolument en Isolde pour la production Böhm à Bayreuth - avec Stolze en Tristan. Ca ne s'est finalement pas fait.



Repensez-y la prochaine fois que vous voudrez critiquer Nilsson ou Windgassen : on a failli se payer la voix de fer blanc en Isolde et Mime en Tristan...


Sinon, c'est en effet une artiste intéressante, expérimentale surtout - elle aura été seule à chanter la ballade de Senta telle qu'indiqué sur la partition, avec Sawallisch - et proposant des incarnations surprenantes en Elsa ou Elisabeth.
Elle ne serait cependant pas entière sans ses immenses défauts de justesse, mais plus encore de timbre, ses aigus délirants.

Incontestablement une figure du Neu Bayreuth dernière période, même si elle aurait largement gagné à être immortalisée par l'image.

Oui car quelle belle femme !

Je l'ai vue cet été dans Pierrot Lunaire de Schoenberg. Le génie à l'état pur, une présence incroyable, une intensité de présence et de beauté.... à quel âge ?

67 ans il me semble