Shostakovitch : intégrale des symphoniques / Mariss Jansons

En cette année du centenaire de la naissance de Shostakovitch, plusieurs intégrales sont (à nouveau), (enfin) disponibles et c'est tant mieux. La dernière en date étant celle paru chez EMI du chef léthon, ancien assistant de Mravinsky, Mariss Jansons. Un chef qui dirige actuellement deux petits orchestres de province européens...le premier s'appelle le Royal Concergebouw d'Amsterdam et le second Bayerische Rundfunksorchester à Munich !

Situons d'abord un peu les choses. Les symphonies de Shostakovitch, à l'instar de ses quatuors, sont un carnet de route, un chemin de vie. Mais contrairement aux quatuors qui sont un carnet intime où Shostakovitch pouvait s'exprimer librement, les symphonies sont une sorte de slalom entre ce que pensent Shostakovitch et la (ré-)pression du pouvoir soviétique.

On échappe pas comme base de discussion à un trimuvira de chefs russes : Evgeny Mravinsky, Kirli Kondrashine et Rodjevensky. Mravinsky ne les a pas toutes enregistrées. Ces grands chefs russes sont la base de discussion péalable. Leur connaissance intime du monde russe /soviétique, leurs contacts réguliers avec le compositeur, la rigueur de leur direction en fond des incontournables. Ecoutez une fois dans sa vie la symphonie No 5 par Mravinsky est indispensable. Il existe un extrait poignant sur le DVD de EMI qui lui ait consacré.

1) Mravinsky : Shostakovitch _ Melodiya.
2) Kondrashine : Symphonies - Melodiya : rééditées prochainement.
3) Rodjevensky : symphonies - Melodiya : à rééditer d'urgence.

Dans les non-russes, il y a de belles réussites pour plusieurs symphonies, mais une intégrale que 'évite absolument, c'est celle de Haitink. Pourtant dieu sait si j'aime Haitink mais là, pour moi, il est complètement hors sujet. Il n'y a dans sa lecture aucune tension (symphonie No 7, 14 et 15) pas de liens visibles avec les autres oeuvres de Shoatakovitch (symphhonie No 4). Bref, il ne reste qu'un (très beau) squelette ! Les symphonies de Shostakovitch, ce n'est pas "du beau son" seulement.....

Comment se situe Maris Jansons dans cette histoire ? Comme le titrait la Süddeutsche Zeitung dans un compte-rendu de concert, je pense que c'est probablement le meilleur chef actuel dans les symphonies de Shostakovitch. Pour plusieurs raisons : d'abord, il a été (le seul sauf erreur) assistant de Evgeny Mravinsky, ce qui ne devait pas être ébident tous les jours ! Son père était déjà proche de Mravinsky. Dans sa jeunesse, Janaons a assisté à plusieurs création de symphonies de Shostakovitch et a cotoyé ces grands chefs russes. Il a une compréhension intime du monde de Shostakovitch. Ensuite, il a réalisé son intérale sur plus de 15 ans, certes avec différents orchestres, mais en ne faisant pas de faute de choix : par exemple il choisit for judicieusement le philharmonique de Léningrad (pardon Saint Pétersbourg) pour la 7e, pleine de tensions, ou les Wiener mais pour la 5e, la plus connue et la plus maîtrisée par les orchestres occidentaux. Les réalisations récentes avec la Bayerische Runfunk sont magnifique (symphonie No 2, 12, 3, 14 et 4). Mariss Jansons n'ajoute aucun effet facile, aucun artifice, mais on sent toujours les tensions sous-jcentes (No 7 , 14, 15 et 5) ou les références au monde de Shostakovitch (No 4 avec une nostalgie et une allusion à son opéra Le Nez interdit sous Staline). De plusle travail de prise de son est magnifique (merci aux ingénieurs notamemnt en charge de la Bayerische Rundfunk). J'ai rencontré cet ingénieur début août à Munich et c'est vraiment un très grand professionnel.

Le monde de Shostakovitch est souvent un "faux ami", on a l'impression que c'est simple, facile et que tout roule et souvent on passe "à côté de la plaque". Idem pour ses quatuors.

Je vous recommande donc chaudement, outre ces chefs russes, Mariss Jansons.

j'ai un excellent souvenir du concert du nouvel an 2006 dirigé par Mariss Jansons.

Je n'ai pas une intégrale des symphonies, mais je les ai toutes écoutées. Ma préférée est la n° 7 Léningrad. Celles que je possède (les 5, 7 10, 11, 12, 13) sont toutes interprétées par Rodjevenski (CD Mélodya).
Je n'aime pas trop les premières (1 à 4) ni la 14.

Cette Intégrale de Mariss Janssons a l'air d'une affaire intéressante pour découvrir les symphonies de Chostakovitch, que je ne connais pas du tout.
Cependant, je ne me suis pour l'instant pas encore décidé à acheter ce coffret car la longueur de la plupart de ces symphonies m'effraie encore un peu.
J'ai donc préféré commencer la découverte de ce compositeur par les concertos pour violon et pour violoncelle (par Oistrack et Rostropovitch).
Cela m'a bien plu et je vais maintenant essayer de m'intéresser à la musique de chambre (quatuors et trios). On verra plus tard pour les symphonies.
A propos, il y avait hier soir sur Arte un intéressant documentaire intitulé "Chostakovitch contre Staline". Est-ce que quelqu'un l'a vu ?

Marcus a écrit:

Cependant, je ne me suis pour l'instant pas encore décidé à acheter ce coffret car la longueur de la plupart de ces symphonies m'effraie encore un peu.
J'ai donc préféré commencer la découverte de ce compositeur par les concertos pour violon et pour violoncelle (par Oistrack et Rostropovitch).

Certaines symphonies (n°2, 3, 6, 12, 14...) sont pourtant relativement courtes et même pas plus longues que les concertos en question.

Xavier a écrit:

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Certaines symphonies (n°2, 3, 6, 12, 14...) sont pourtant relativement courtes et même pas plus longues que les concertos en question.

Sans doute, mais lorsque j'ai demandé conseil au disquaire à la Fnac, les symphonies qu'il recommandait le plus étaient les n°4, 5, 7 et 8, qui sont justement parmi les plus longues !
En revanche, il m'a dit que les 3 et 12 étaient à son avis les plus faibles (Peut-être qu'il se trompe, je n'en sais rien vu que je ne les ai pas encore écoutées...)
Je pourrais bien sûr y aller petit à petit et acquérir les symphonies séparément, mais si je finis par vouloir toutes les écouter, l'achat du coffret me reviendra sans doute moins cher.

Bonsoir à tous,

Je comprends les craintes de certains mais je ne crois pas qu'il faille trop se focaliser sur la longueur des dites symphonies. Il est vrai que certaines, comme la No 2 ou 12 ne sont pas les plus évidentes. La 4e est magnifique, mais dangereuse pour le chef qui la dirige car pour bien l'interpréter il faut vraiment bien connaître l'oeuvre de Chostakovitch, notamment Lady McBetth de Minsk. La 7e est pleine de tension, c'est la péride de résistence et de tension que les Russes ont vécu pendant la guerre. Je pense que le coffret Jansons est une excellente occasion compte tenu de son prix, mais prenez votre temps de les découvrir pas à pas en connaissant un peu leur contexte. Certaines nécessitent un peu de temps pour être aprivoiser.

Bonne découverte à tous.

Merci à Viktor Ulmann pour ces conseils. Je vais effectivement prendre mon temps, lentement mais sûrement

Je m'écarte un peu du sujet d'origine, mais à propos de l'opéra Lady Macbeth de Minsk, s'agit-il d'une oeuvre directement accessible pour un néophyte ou est-ce qu'elle nécessite aussi du temps pour être "apprivoisée" ?
Je pose la question car cet opéra sera joué au printemps prochain au Grand théâtre de Genève et j'aurai sans doute la possibilité d'y aller.
Il faudrait cependant que je l'écoute déjà au moins une fois avant de me décider.
Y a-t-il une bonne version discographique disponible pour découvrir cette oeuvre ?